Ip Tai Tak (1929 – 2004) débuta sa carrière d’artiste martial à l’école primaire où il étudia le kung-fu et le judo. A 21 ans il découvrit le Taiji quan avec Maître Dong Yīngjié qui était un élève de Yang Chengfu et de Yang Shaohou. Il étudia avec lui pendant 4 années et il devint son assistant. Après avoir admiré une démonstration de Yang Shou Zhong au sabre, il devint élève puis premier disciple de ce dernier pendant près de 30 ans.
Son statut de premier disciple et le fait que son maître n’ait pas d’héritier masculin, lui ont permis d’acquérir l’apprentissage de la forme du Serpent du style Yang. La pratique que lui présenta alors Yang Shou Zhong différait de ce qu’il avait appris jusqu’alors. Il accédait à l’essence de la pratique familiale. Cette forme comprenait en plus de la forme Yang enseignée vers l’extérieur, des qi gong spécifiques, une forme rapide et une poussée des mains beaucoup plus martiale qu’il pratiqua pendant 24 années avec son maître.
Son fils n’ayant pas souhaité pas faire carrière dans la pratique du Taiji quan, Ip Tai Tak prit alors la décision de former deux disciples hors de sa famille : John Ding, qui instruit à Londres et Robert (Bob) Boyd dont l’école est à Burlington (Vermont) aux États-Unis.
Robert Boyd a un parcours martial qui débute dans les années 60 à Burlington, dans une salle d’entrainement qu’il occupe encore aujourd’hui. Il commença par un art martial externe, le Karaté, qu’il pratiqua pendant plus de 17 ans. Ensuite, il bascula vers les arts internes et le Taiji quan en particulier avec John Conroy qui était un élève de Chu Gin Soon, le deuxième disciple de Yang Shou Zhong. Il devint enseignant en Taiji quan de la forme Yang dans sa forme diffusée pour tous, le style du Tigre créé par Yang Chengfu, et la pratiqua de 1984 à 2000.
Sa rencontre avec Ip Tai Tak à Hong Kong en 2000, fût une révélation car les principes qui ont accompagné toutes ses formations en Taiji quan sont alors devenus limpides. Il dut pour cela faire le vide de ses formations antérieures, oublier un style, celui du tigre, qui développe sa puissance à partir des jambes, pour laisser venir un style dont le coeur se situe dans la colonne vertébrale, le style du serpent. JP.G